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Wallen – Miséricorde
Wallen, la voix de la sagesse
Wallen revient au devant de la scène avec un quatrième album. La talentueuse chanteuse de R’n’B offre un nouvel opus, encore plus proche de ses racines. Elle chante la « Miséricorde », la paix, la tolérance et la sagesse, mais règle tout de même quelques comptes.
Nawell, de son vrai prénom, a bien grandi. Elle a aussi pris plus d’assurance. Celle qui a fait ses débuts dans l’ombre, avant sa rencontre avec Sulee B Wax, maîtrise avec dextérité le parlé vrai, se livrant un peu plus avec ses mots sur ses maux. Dans « Miséricorde », Wallen se raconte un peu plus. Elle confie ses craintes, mais aussi ses espoirs dans la vie. Elle chante avec fierté ses origines, son enfance à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Elle dédicace une véritable ode à son quartier, et a capella s’il vous plaît, comme pour montrer et démontrer que ses talents vocaux sont loin d’être le résultat d’un bon mix synthétique. Elle n’a pas froid aux yeux, Wallen. Elle parle sans détour et avec philosophie de la vie. Elle parle de ceux et celles qu’on juge sans détour, sans vraiment essayer de les comprendre comme sur les morceaux Kilodrame et Miséricorde. Oui, elle croit en Dieu et en sa foi musulmane. Oui, elle le fait savoir. Oui, elle joue le rôle d’une grande sœur attentionnée avec un discours engagé. Non, elle ne fait pas de prosélytisme. Elle scande simplement ses croyances, mais ne les impose pas. Wallen veut juste faire savoir qu’elle existe, comme d’autres existent Entre les blocs de ciment. Elle demande parfois pardon, elle demande à apprendre à espérer. Ce n’est pas une donneuse de leçon. Simplement, une jeune femme, une maman, une épouse, qui lutte contre elle-même, et pas forcément contre les autres, pour exister, comprendre le sens de son existence. Mais la chanteuse n’est pas une enfant de chœur. Elle règle aussi ses comptes. Elle parle de ceux qui voient la musique simplement comme un Business, de ceux qui n’ont pas cru en elle, mais qui aujourd’hui s’inspire de sa reconnaissance acquise en toute honnêteté. Elle défie aussi ses pseudo divas actuelles du R’n’B français, qui la nargue parfois avec Arrogance.
A souligner que cet album est un bijou au niveau musical. Wallen a su mêler avec brio sa culture marocaine et les sonorités contemporaines des musiques qu’elle affectionne. Son interlude Fille de Berger est une pure merveille. Tout comme Madagh, où elle chante en arabe. Oui, parce que Nawell ne veut pas oublier d’où elle vient, qui elle est et ce qu’elle veut faire de sa vie. Elle offre deux beaux duos : un avec son mari Abd Al Malik, qui a délaissé quelques instants son slam pour quelques couplets plus R’n’B. Un autre avec Micky Green . Les voix des deux jeunes femmes se mêlent avec délicatesse et finesse.